Philippe Revel, arbitre international de football originaire de Moorea
Des débuts dans l'arbitrage à Moorea
« J’ai commencé à arbitrer les matchs du championnat Réserve de Moorea. En voyant que je progressais, Jean-Michel Hokaupoko (ancien responsable de l’arbitrage à Moorea) m’a demandé de prendre en charge les matchs du championnat Première. J’ai continué ensuite dans l’arbitrage. »
Une carrière dans l'arbitrage international
« J’ai commencé par un tournoi qualificatif aux jeux olympiques en 2008. J’ai ensuite enchainé des tournois dans les pays de l’Océanie comme la Nouvelle-Zélande ou la Nouvelle-Calédonie. Le plus grand tournoi auquel j’ai participé a été la coupe du monde des clubs champions en 2016. »
« J’ai notamment été le cinquième arbitre de la finale entre le Real Madrid et Kashima Anthiers. Le Real Madrid, qui avait comme entraineur Zinedine Zidane, était alors composé de stars comme Karim Benzema ou Raphael Varane. J’étais dans les étoiles. J’ai aussi participé à la coupe du monde des moins de 20 ans en 2017 en tant qu’arbitre de touche. »
Gérer des matchs tendus en ligue 1 Vini
« Lors des play-offs, on a les six meilleures équipes qui jouent pour décrocher le titre de champion. Les grands matchs comme celui opposant Pirae à Venus, sont moins faciles à gérer. Ce sont des oppositions plus physiques que celles du début de saison. Il y a aussi plus de tensions. J’ai tout de même l’habitude de gérer les joueurs dans ce genre de match. J’arrive à m’imposer. »
Préparation physique, lecture du jeu et connaissance des joueurs
« L’arbitre doit être prêt physiquement afin de se situer à chaque fois le plus près possible des actions importantes. S’il n’a pas une bonne condition physique, il doit dans ce cas savoir lire le jeu et bien se placer sur le terrain. On connait bien les joueurs, notamment leur caractère. On sait qui récolte un carton et qui conteste les décisions arbitrales à chaque match. Il y a aussi les joueurs qui râlent beaucoup, qui adorent tacler ou donner des coups. On les connait très bien et ils le savent. »
Faire face à la grogne des supporters
« Ils lancent souvent des noms d’oiseaux aux arbitres mais je ne fais pas attention. Je me préoccupe seulement des 22 joueurs. Je passe mon temps à lire un livre de la FIFA qui explique les règlements du football. On connait donc très bien les règles. »
Encourager les jeunes à se lancer dans l'arbitrage
« Etre arbitre est une passion pour moi. C’est comme si tu avais un deuxième emploi avec en plus un salaire très intéressant pour les arbitres internationaux. Cela te permet aussi de découvrir d’autres pays tout en étant logé et nourri. Il faut tout de même réussir les tests physiques avant d’arbitrer dans des tournois internationaux. J’appelle donc les jeunes, notamment ceux qui ne trouvent pas de travail, à se lancer dans l’arbitrage. »
Rédacteur
©Photos : Philippe Revel pour Hommes de Polynésie
Yvon Bardes, directeur de publication