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Sport

Teiva, champion de pêche sous-marine en Polynésie

Teiva Mou, l’art de la pêche sous-marine

Publié le 23 octobre 2017

Aujourd’hui c’est autour d’un café qu’Hommes de Polynésie part à la découverte de Teiva MOU, jeune étoile de la pêche sous-marine, afin d’en apprendre plus sur ce sport si important en Polynésie.

Teiva MOU a connu une ascension fulgurante dans sa discipline. Sacré champion de Polynésie en 2015, en binôme avec Steve TETUANUI, c’est un jeune homme très souriant et au dynamisme communicatif.

Il nous raconte en toute simplicité ce qui a fait de lui ce champion reconnu.

Un héritage familial

Selon la légende, les îles de Polynésie sont nées du geste d’un pêcheur, le dieu MAUI. Depuis, la pêche est une passion transmise dans de nombreuses familles.

Digne descendant de MAUI, Teiva a très tôt pris le virus de la pêche, comme beaucoup de jeunes polynésiens attirés par les milles couleurs du lagon et du large.

Teiva nous raconte avec passion ses débuts de jeune pêcheur aux côtés de son père et de ses oncles :

Pour autant Teiva ne pense pas immédiatement à faire de la compétition. Adolescent, il expérimente d’autres sports comme le basket, le football.

La suite a été, comme bien souvent dans la vie, une histoire de rencontres.

Une passion devenue sport

Lors de ses études à Bordeaux, Teiva, qui ne peut s’éloigner bien longtemps de l’eau, poursuit la pêche en plongeant dans le bassin d’Arcachon. C’est dans ce cadre si différent et si éloigné de sa Polynésie, qu’il fait la rencontre d’autres pêcheurs tahitiens exilés comme lui, et habitués du large et des grandes profondeurs. Teiva n’avait alors plongé que dans le lagon.

Ces derniers lui font comprendre qu’il dispose de capacités importantes pour faire de la pêche sous-marine un sport et non plus seulement un loisir.

De ces rencontres est née l’envie, à son retour au Fenua, de se lancer dans la compétition.

Et c’est dire si Teiva a eu raison ! Il devient rapidement champion catégorie novice avec Tamahere TAPI puis catégorie expert avec Steve TETUANUI.

« Ce qui est drôle et émouvant c’est que je suis aujourd’hui en compétition avec ceux-là même que j’admirais quand j’étais enfant comme Dell LA MARTINIERE et Steve TETUANUI. »

Écoutons Teiva nous donner quelques explications pour mieux comprendre les compétitions de pêche sous-marine.

« L'entrainement et l'apprentissage des règles de sécurité sont indispensables »

Parallèlement aux compétitions, Teiva exerce le métier de professeur d’éco-gestion au lycée de Papara. Il me raconte que très souvent des élèves viennent lui demander des conseils pour la pratique de la chasse sous-marine et l’entraînement :

Afin de prévenir les risques d’accidents, Teiva décide de projeter à ses élèves, une fois par an, des diaporamas qu’il réalise, pour leur apprendre ces règles.

« On ne les apprend pas forcément en famille, il est donc important que les jeunes les acquièrent ailleurs et notamment en pratiquant en club. »

Teiva me rappelle que lui-même a été victime d’un accident de décompression (« taravana » en tahitien) et il se sert de cette expérience pour alerter les jeunes pêcheurs sur les risques de cette activité familière.

Rencontrer Teiva MOU c’est aussi toucher du doigt la beauté d’un sport qui confine à l’art et permet avant tout d’être proche de la nature.

Faire corps avec l'océan et protéger le milieu marin

« Ce que je recherche dans la chasse sous-marine c’est ne faire qu’un avec mon environnement, quand le poisson ne me craint plus et vient à côté de moi. Quand j’ai atteint ce stade, je peux faire venir à moi les poissons. »

Teiva me précise que les compétitions de pêche sous-marine ne ciblent jamais les poissons en voie d’extinction ou protégés, et que les espèces pêchées le sont de façon raisonnée et sont ensuite vendues pour être consommées.

Malgré son formidable palmarès sportif, Teiva est toujours désireux d’approfondir ses connaissances de l’océan.

Cela n’est pas anodin si aujourd’hui Teiva souhaite œuvrer pour la protection de l’écosystème marin et il est actuellement en contact avec le CRIOBE1 pour de futurs projets.

Laissons le mot de la fin à Teiva qui nous parle avec passion des poissons qu’il préfère pêcher : le vau (thon à dent de chien) et le ume herepoti (nason) qu’il s’est d’ailleurs fait tatouer et qu’il a pris comme surnom.

1 CRIOBE : Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement, dont un établissement est situé à MOOREA , et qui travaille à la protection des écosystèmes coralliens. (Cf site du CRIOBE)

 

Nelly Hemain
Rédactrice web

© Photos : Teiva MOU

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