Puheia Teiva, histoire d’un vendeur de fleurs du marché de Papeete
Il s’appelle Puheia Teiva. Les questions qui vont suivre, on ne les lui pose pas souvent. Quel est son nom ? Comment est sa vie ? A-t-il une famille ? Les fleurs qu’il vend, les a-t-il cueillies de ses mains, dans son jardin ? Hommes de Polynésie a rencontré un des vendeurs de fleurs du marché de Papeete, et a voulu en savoir un peu plus sur sa vie, en dehors du marché.
Un retraité très actif
Teiva a 52 ans. Il est à la retraite depuis 6 ans, et vend des fleurs au marché, “pour ne pas m’ennuyer à la maison” – comme il dit.
“Je suis vendeur à la commission, j’ai touché un peu à tout dans le marché, comme la boucherie.”
Sa journée commence par un réveil à 4h30. Il prend son petit-déjeuner en famille, puis dépose à l’école sa petite-fille de 11 ans, et sa femme, agent d’état civil à la Mairie de Papeete. Puis il arrive au marché, et installe son espace de travail. Il met en place les compositions florales que sa fleuriste a préparées, accueille les clients et salue les passants d’un mot gentil.
Les fleurs qu’il propose sont des fleurs locales. Sa patronne, “Madame Tiare”, propriétaire d’un champ de fleurs, cherchait un vendeur.
“J’ai eu le privilège de décrocher cette place. C’est ma fleuriste qui compose, moi je suis juste vendeur.”
Cette routine qu’il a adoptée à la retraite n’a pas toujours été la sienne.
Une vie bien remplie entre travail et famille
Son premier emploi, il le décroche comme étalagiste dans une papeterie à Mamao, “à la papeterie d’Henriette”, où il restera pendant 10 ans.
En 1989, Teiva a 26 ans. Il quitte la papeterie pour aller travailler à Euromarché, puis Continent et enfin Carrefour. 35 ans après ses débuts, il prend sa retraite.
Entre temps, il fonde une famille. Il est père de trois enfants, deux filles et un garçon.
“Ma fille ainée a 30 ans, elle est femme sergent en France. Ma cadette a 27 ans et travaille dans une école primaire, ici, à Tahiti. Mon fils a 25 ans, il est géomètre et architecte, et vient de partir pour le Canada.”
Ça ne s’arrête pas là, puisqu’il est 3 fois grand-père, et tuteur légal d’une de ses petites-filles qui a 11 ans.
Et malgré tout, un rêve encore à accomplir
“Je n’ai pas pris le temps de m’investir dans ma passion avant de partir à la retraite, comme ceux qui partent aujourd’hui.”
Car pour sa retraite, Teiva a un rêve : ouvrir un grand commerce avec son épouse. Et en attendant qu’elle soit retraitée elle-aussi, il garde la forme et le sourire, entouré de ses bouquets colorés et parfumés.
Passez lui rendre visite au marché, il sera heureux de vous proposer les compositions adaptées à vos envies ou aux circonstances : les naissances, les enterrements, ou simplement pour faire plaisir !
Lubomira Ratzova
Rédactrice web
© Photos : Vainui Moreno pour Femmes de Polynésie
