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Portrait

Patrick Picard Robson, destination Tahiti

Publié le 5 septembre 2019

En plein Salon du Tourisme, et à l’heure où les offres aériennes se multiplient, Hommes de Polynésie se penche sur la première ressource économique de la Polynésie : le tourisme. Direction Arue pour y retrouver un personnage, qui a grandement contribué à la promotion d’une destination toujours prisée par les visiteurs du monde entier : Patrick Picard Robson.

De Cannes à Tahiti

Le père de Patrick, Paul, était dans la Marine française, et fera le tour du monde avant de revenir au pays. Un retour précipité́ puisque sa femme, Edith, enceinte de leur deuxième enfant, n’était plus heureuse à Paris. Cette Antillaise de souche « avait le mal des îles ».

« Les gens pensaient que c’était elle, la Tahitienne, alors que c’est mon père qui est Polynésien, « métissé Anglais » comme il disait. J’ai des cousins qui sont roux. Normal, ils sont Anglais ! (rires)»

Né à Cannes, Patrick a 7 ans en 1953, lorsqu’il prend le bateau et foule pour la première fois le sol polynésien. Il vivra une enfance heureuse à Tahiti, d’abord à Lagon Bleu, puis à Tipaerui et enfin à Arue, avec ce sentiment de liberté qui habitait chaque enfant se rendant à l’école à pieds.

« Je me souviens de ma première paire de savates, de mon premier vélo – on me l’a acheté et on m’a expédié chez mon oncle à Bora pendant 1 mois. J’ai eu la chance de vivre ce temps-là. »

31 ans à l’Office du Tourisme

Tandis qu’il se formait pour devenir professeur de Lettres à Aix, il bifurquera pour une école de tourisme à Nice. Après un stage à l’Office du Tourisme de Papeete en mai 1968, celui qui voulait développer le volet « structure hôtelière » fera finalement toute sa carrière dans les relations publiques.

« J’aime mon pays, le faire visiter, rencontrer les gens, me frotter à des cultures différentes. J’ai fini ma carrière comme Directeur Régional pour L’Asie Pacifique et Amérique du Sud. »

A cette époque, le développement du tourisme n’était pas différent de celui d’aujourd’hui.

« Il y avait un gouverneur, Jean SICURANI, qui avait une vision. On lui doit le front de mer, l’Assemblée territoriale, le palais du Gouverneur, tout ça s’est fait dans les années 69/70. Il avait décidé avec le pays que le tourisme, c’était intéressant. »

A ces hommes se sont joint des personnes dévouées, impliquées et orientées « tourisme ». En tête des ambassadeurs : Paulette Viennot. Avec sa double casquette de Directrice d’agence de voyage et Chef d’une troupe de danse, elle sillonnait le monde et participait activement à la promotion de nos îles.

« Avant, on ne faisait pas dans l’industrie, ni dans le marketing à outrance. C’était Tahiti. On véhiculait une image. Avant c’était une passion, maintenant c’est un job. »

L'art de vivre polynésien fait toute la différence

Patrick est aujourd’hui chargé de développer le marché Asie des hotels du groupe Pearl. Comment s’y prend-il en 2019 pour faire la promotion de Tahiti et des Iles ? Pour lui, l’idée est de promouvoir des hôtels modernes qui ont la particularité d’être des hôtels polynésiens. Par « polynésiens », il faut comprendre que les propriétaires sont Polynésiens, et qu’ils ont été faits pour refléter une culture et un mode de vie.

« C’est plus facile à promouvoir, mais nous rencontrons d’autres difficultés. De nos jours, on est très limité par les budgets. Et puis il faut se mettre à jour par rapport à internet, Instagram, les réseaux sociaux asiatiques. Il faut faire attention à son image. Il faut, tout en restant Polynésien, acquérir une technique, maintenir un équilibre, et faire en sorte que le personnel aime ce qu’il fait. »

La concurrence mondiale est forte avec des îles comme Maurice, les Seychelles, les Maldives. Dans le Pacifique, toutes les îles ont développé leur activité touristique, à l’exemple de Fidji qui propose aujourd’hui de l’hôtellerie de qualité. « Avant ils regardaient vers nous, maintenant ils ont leur place. » Pour y faire face, Patrick préconise de se différencier.

« On ne peut pas se mesurer aux Maldives et à l’Océanie, ce n’est pas le même niveau de vie. On va parler de culture, dans le sens « art de vivre » : le sourire, le sens de l’accueil. Dans les îles, les gens s’arrêtent pour t’aider, et ça, s’est propre à la Polynésie. »

Patrick souligne également la diversité dans l’offre de transports qui est importante, avec une large gamme de prix et par conséquent, de clientèle.

« C’est important d’avoir notre propre compagnie aérienne, puisque comme on l’a vu, les autres vont et viennent. Nous avons été avec Nelson Levy les membres fondateurs d’Air Tahiti Nui. Un avion est un avion, mais il fallait que cet avion soit Polynésien, dans les moindres détails. Il faut rappeler que le service en classe affaire sur ATN se faisait à l’assiette. On offrait déjà du luxe, après ça s’est démocratisé. »

Et pour continuer à faire la différence à l’échelle globale par la culture polynésienne, il faut la connaître, la préserver et continuer à la pratiquer, et ça passe indéniablement par une démarche volontaire des jeunes générations :

« Souvenez-vous d’où vous venez. Parfois je vois des jeunes qui ne savent pas et que ça n’intéresse pas. Parlez avec les vieux, mais ils sont peut-être dépassés, eux aussi. Heureusement il y a un renouveau. Les troupes de dance, par exemple, font un énorme sacrifice, en temps, en argent, et au moment du Heiva , il y a un moment de grâce, on oublie les désaccords, on a un but commun. »

Jeanne Phanariotis
Rédactrice web

© Photos : Hommes de Polynésie

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