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Portrait

John : « Quand je chante, j’ai l’impression d’ouvrir mon cœur et mon âme au public »

John : « Quand je chante, j’ai l’impression d’ouvrir mon cœur et mon âme au public »

Publié le 2 juillet 2018

Généreux, drôle, sociable, John Menezes fête cette année ses 17 ans de carrière musicale. Pour cet enfant du Fenua, c’est un « rêve de gamin » qui s’est réalisé. Depuis l’âge de 16 ans, il a en effet le désir secret d’être sur scène et de chanter. Même si tout n’a pas toujours été facile pour lui, John garde le sourire aux lèvres, prêt à continuer à croquer la vie à pleines dents. Pour Hommes de Polynésie, il se dévoile et nous parle des expériences marquantes de sa vie.

Le parcours de John

Suite à la séparation de ses parents durant son enfance, John grandit dans une famille recomposée de 7 frères et sœurs, vivant à Tahiti.

« Pendant mon enfance, j’ai toujours été discret et dans mon monde. J’ai énormément souffert de l’absence de mon père. Dès que je me retrouvais seul, j’écoutais de la musique en chantant.  J’ai fait pratiquement toute ma scolarité à Tahiti. »

En famille avec sa nièce et son frère

John étudie les langues étrangères à l’Université de Polynésie Française pendant 2 ans, puis part étudier à Grenoble. Il travaille dans le domaine de l’évènementiel et du management en hôtellerie mais vit grâce à la chanson. Sa passion depuis plus de 10 ans.

Sa famille, qui au début était contre le choix de John de faire une carrière dans la musique en Polynésie, est aujourd’hui son premier fan et le soutient depuis 17 ans. Il est plein de gratitude envers ses parents.

« Je suis aujourd’hui célibataire et papa d’une magnifique fille de 10 ans qui fait ma fierté. Nous habitons à Bora Bora depuis 5 ans et je me produis en concert dans les hôtels de luxe, les restaurants et les bars de la place. »

John et sa fille bébé

Les expériences marquantes de sa vie

La vie est faite de rencontres. Certaines marquent parfois notre vie d’une empreinte indélébile. Concernant celles de John, il y a tout d’abord celle avec avec Ricardo Cortez en 1992, son meilleur ami.

« J’ai grandi dans sa famille et ils avaient tous la musique dans la peau. J’ai appris énormément, et notre rêve était de devenir connus et de monter un groupe. Nous allions souvent à l’époque au Karaoké du Paradise Night et du restaurant L’Apetahi à Pirae. »

UTURN

Ensuite, celle de Gérald Mingo, qui animait au début des années 2000 les soirées Karaoké de L’Apetahi.

« Un jour il est venu nous voir en nous disant que nous avions du talent, et qu’il aimerait travailler avec nous. Il nous a proposé des rôles dans la comédie Musicale du conservatoire artistique de Polynésie en 2001. Cette étape a été décisive dans l’évolution de notre carrière. »

De 2004 à 2008, John et Ricardo au chant et Hans Faatauira à la batterie et aux percussions, se produisent au restaurant Lounge Bar le Dao, à Papeete. C’est une étape majeure de leur évolution artistique.

« Avec Ricardo nous avons créé notre groupe « UTURN » en hommage à son père qui nous a quitté au tout début du Dao. Nous avons choisi UTURN, pour faire un demi-tour dans le temps et continuer la boucle que son père avait commencé, il nous avait transmis tout son savoir dans la musique. »

Leur groupe était nouveau à l’époque. Leurs prestations, un mix entre le live (chants et batterie) et les musiques en instrumental enregistrées cartonnent et ensemble, ils imposent leur style.

« Deux mois plus tard, Gérald Mingo me propose le 1er rôle dans la comédie musicale Grease avec le conservatoire. A ce moment-là, ça a été un tremplin pour ma carrière artistique. »

En 2007, Teiva LC intègre le groupe, et le groupe se produit essentiellement entre le Dao et le Pink Coconut.

« A nous trois nous avions un répertoire complémentaire, et nous tournions sur presque toutes les scènes de Tahiti et ses îles. »

En Janvier 2008, sa fille Alexandra voit le jour et en 2010, John commence à tourner en solo, pour des concerts un peu moins mouvementés et Jazzy. C’est en 2011 qu’il rejoint la formation Acoustic Party et tourne alors avec des musiciens.

« Cela m’ouvre un peu plus l’esprit sur ma carrière artistique et ce besoin de m’exprimer sur scène. »

En 2013, John part pour les Etats-Unis tenter sa chance aux auditions de The Voice USA. Il accède aux auditions à l’aveugle après deux mois d’auditions et fait partie des 100 meilleurs sélectionnés dans tous les Etats Unis.

« Finalement les coaches ont recruté le nombre maximal de candidats, 16 chacun pour un total de 64 candidats avant que je puisse passer mon tour. Le coup a été très dur à encaisser, mais c’est le jeu. »

John rentre au Fenua et enchaîne par le concert « Hommage des Beatles » avec l’orchestre symphonique du conservatoire et d’autres chanteurs et amis (Andy Tupaia, Teiva LC, Guillaume Matarere…).

« Suite à ce réel succès, je commence à partir en tournée dans les îles, notamment Bora Bora, où je me suis installé avec ma petite famille. Aujourd’hui, malgré ma séparation avec ma femme, je vis de ma passion et je suis près de ma fille. »

John et sa fille

Etre artiste musical en Polynésie

« En solo, la relation que j’ai avec le public est plus intime, je chante vraiment avec mon âme et mes émotions. En groupe, je n’ai pas l’impression d’être seul et cette énergie que dégage cette symbiose sur scène entre musiciens et chanteur est juste phénoménale. Nous sommes un. »

En ce moment John a énormément de travail et beaucoup de projets en cours : il compose et écrit des chansons, ce qui lui prend énormément de temps. Il est son propre patron et gère son emploi du temps et la fréquence de ses prestations.

John et Teiva LC

« Une fois qu’un artiste s’est fait un nom, il est très sollicité. Le fait d’être un « Ambassadeur » de la culture polynésienne m’a ouvert les portes pour des tournées en France en 2016 et 2017.  Cette année je n’y suis pas allé pour des raisons personnelles mais aussi pour participer au casting de The Voice en Polynésie. »

John ne cache pas que ses débuts n’ont pas été faciles.

« Chanter gratuitement plusieurs fois par semaine pour montrer ce qu’on sait faire… Les premières années ont été très dures, avec des cachets inexistants ou minimes, pour des concerts de 3 à 4 heures. Il faut avoir la rage et ne pas lâcher à ce moment-là. »

Dans quelques jours, le premier single de John va sortir et le mois prochain, ce sera le tour d’une chanson en duo avec Teiva LC. Son album est prévu dans les bacs début 2019 et John collabore également avec d’autres artistes locaux. Au mois d’octobre, une tournée en Asie est même prévue. Même s’il reconnaît qu’il n’a pas eu une vie facile, que son enfance a été très troublée et qu’il se renfermait alors sur lui-même, dans son monde, John Menezes en est ressorti artiste. Avec en prime, son petit sourire charmeur.

« Vivez vos rêves et ne rêvez pas votre vie ! Nous avons qu’une vie : si vous avez une passion, bien que cela soit compliqué au début, vivez là à fond et ne lâchez jamais. Les gens qui vous aiment vous soutiendront et seront là pour vous épauler. »

« Je tiens à tous vous remercier, sans vous je ne serais pas cet artiste heureux et accompli aujourd’hui. MAURUURU à tous ! »

Plus d'informations

Sur la page Facebook John Menezes

Tehina de la Motte
Rédactrice web

© Photos : John Menezes

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