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Erick, un jeune tahitien professeur de français dans l’école des princes Harry et William en Angleterre

Erick, un jeune tahitien professeur de français dans l’école des princes Harry et William en Angleterre

Publié le 13 août 2018

Erick Poul, 26 ans, est professeur de français à l’Eton College, école britannique prestigieuse qui a vu passé nombre de premiers ministres du Royaume-Uni mais également les princes Harry et William. Toutes ses vacances, il en profite pour revenir au Fenua, revoir ses proches et s’adonner à son activité favorite, la pêche à la ligne ou au puhipuhi. Hommes de Polynésie est allé à la rencontre de ce jeune surdoué tahitien agrégé d’anglais aussi à l’aise en boardshort qu’en nœud papillons.

Une scolarité exemplaire, un poste d'enseignant prestigieux

Né à Papeete en 1992, d’un père français originaire de Tarbes et d’une mère de Tautira (famille Barff), Erick a passé les huit premières années de sa vie au fenua, avant de déménager en France avec sa mère. Son père habite encore à Tahiti. Il rentrait presque tous les étés à Tahiti pour le voir, ainsi que tous ses cousins, oncles et tantes.

« J’ai donc le sentiment de vraiment bien connaître les deux mondes : à la fois Tahiti, principalement grâce à ma famille tahitienne, mais aussi  la métropole, où j’ai vécu la plupart de ma vie et où j’ai effectué mes études. »

En effet, après son bac, il fait une prépa lettres (hypokhâgne / khâgne) à côté de Paris avant d’intégrer l’École Normale Supérieure de Lyon en anglais, où il a préparé avec succès son agrégation d’anglais il y a 4 ans. Dorénavant, il vit et travaille au Royaume-Uni en tant que professeur de français, mais tient à revenir tous les étés à Tahiti.

« J’ai la chance de travailler dans une école pas comme les autres en Angleterre, puisqu’il s’agit d’Eton College, qui est une école connue pour avoir formé un grand nombre d’anciens premiers ministres anglais ainsi que pour avoir éduqué les princes Harry et William. »

Erick explique que cette école a été créée en 1440, à Windsor, originellement pour 70 garçons qui n’auraient pas les moyens, autrement, de se payer une éducation et qui aujourd’hui accueille un peu plus de 1000 garçons entre 13 et 18 ans qui sont obligés de vivre dans l’un des 25 internats de l’école pendant toute l’année scolaire, à l’exception des vacances.

« L’école a parfois la réputation de ne fournir une éducation qu’aux enfants de milliardaires (car les frais annuels sont très élevés !) mais en vérité quand on en fait partie, on se rend compte qu’il y a une très grande diversité de milieux parmi les élèves et je suis vraiment fier d’y travailler, dans l’ensemble. »

L'envie de revenir un jour ou l'autre au Fenua

Dans son exil britannique, outre le mauvais temps, Erick souligne que le plus difficile a été de renoncer à toute forme de vie sociale en dehors des vacances. Il précise qu’Eton est un tout petit village et tous les profs sont logés par l’école gracieusement ; la contrepartie, c’est que « l’on n’a presque pas de temps libre en dehors de l’école ».

«  Par exemple, on a cours le samedi matin et matches le samedi aprèm, et ce n’est pas rare d’avoir des “duties” le dimanche. En revanche, les vacances sont vraiment excellentes et on ne donne jamais de travail ni aux élèves ni aux profs, car on  estime qu’il est important qu’ils puissent se reposer de leur année, ce qui est parfait pour moi car ça me permet de rentrer au Fenua et de profiter au maximum. »

Pour la suite, Erick songe souvent à rentrer au pays comme l’a déjà fait son grand-frère et confesse que c’est toujours extrêmement difficile de rentrer en Angleterre quand vient la fin de l’été.

« Pourtant, je suis aussi conscient qu’une opportunité comme j’en ai eu, je n’en aurai pas dix milles et ce serait très difficile de travailler dans une meilleure école qu’Eton. D’autant que là-bas, il y a aussi des possibilités de carrière qui sont vraiment intéressantes, comme devenir “housemaster” pour s’occuper des 50 garçons qui vivent dans l’un des 25 internats. En tout cas, une chose est sûre, je reviendrai à Tahiti à un moment où un autre ! »

Quand il repense à son enfance, Erick se souvient qu’il ne voulait pas quitter Tahiti à huit ans… Le départ a été un vrai traumatisme à l’époque.

 « Je ne regrette rien aujourd’hui. J’ai eu tellement de belles opportunités, fait tant de choses que je n’aurais jamais pu faire si j’étais resté qu’au final je suis heureux d’être parti à huit ans, sans jamais oublier d’où je viens. Partir pour mieux revenir, je crois en vraiment en cela. »

G. C.
Rédacteur web

© Photos : G. C. et Erick

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